14/02/2024 – Table Ronde « Jeux de Genre »
Le 25 janvier 2024 , nous avons assisté à la table ronde « jeux de genre », les inégalités dans le monde sportif, animée par Myriam Bounafaa. Étaient invitées Yona Blacher, sportive de haut niveau en voile, Jérémy Clamy-Edroux, joueur de rugby professionnel, Charlotte Schwartz, chargée de mission lutte contre les discriminations et Egalité Femme Homme à l’association Nationale des Etudiants STAPS, Hélène Germain, présidente de la fédération sportive LBGT+, Christelle Foucault, directrice diversité et engagement du groupe SANOFI et Simon Latournerie, directeur général adjoint de l’association Colosses aux Pieds d’argile et Louis Dejeans, docteur en sociologie.
La discrimination dans le sport
Yona Blacher et Jérémy Clamy-Edroux ont commencé cette table ronde par leurs témoignages. Yona, ancienne sportive de haut niveau en voile s’est vu arrêter son sport de par les changements et le sexisme présents dans cette discipline. Dans le domaine du sport, selon les explications de Louise Dejean, il est plus fréquent et socialement accepté qu’une femme soit lesbienne que qu’un homme soit gay.
Le témoignage de Jérémy quant à lui traitait de son homosexualité en tant que rugbyman. S’il à expliqué que cela s’était bien passé lors de l’annonce à son équipe, il a souligné que ce n’était pas le cas pour la plupart des athlètes masculins.
Dans le domaine du sport, comme l’expliquait Louise Dejean, il est plus courant et normalisé qu’une femme soit lesbienne qu’un homme soit gay. Cela s’explique par le fait qu’il est mieux vu pour une femme de se rapprocher de la norme masculine que l’inverse. Cette hiérarchisation des valeurs de genre alimente le sexisme dans le sport : l’idée qu’une femme est moins performante qu’un homme. L’évolution dans ce domaine rencontre des obstacles, comme l’a souligné Christelle Foucault, du fait que la majorité des dirigeants et président de fédération sportive sont des hommes, souvent d’un certain âge. Ce sexisme et la mise en valeur de la norme masculine renforcent les violences sexistes et sexuelles, les athlètes féminines s’enferment dans la performance pour donner le meilleur d’elle-même. Il y a une réelle omerta sur ce sujet dans ce milieu, comme l’expliquait Yona: bien qu’une majorité soit consciente de la situation, personne n’ose agir car il est extrêmement difficile pour les athlètes d’aborder ce sujet sans risquer de mettre en péril leur carrière.
Pour ce qui est des discriminations envers la communauté LGBTQIA+, Hélène Germain a expliqué que l’association crée des tournois sportifs pour cette communauté. De nombreuses réflexions sont initiées pour intégrer cette communauté au sport, que ce soit sur les épreuves ou tout ce qui va toucher à la discipline. La grande question reste à propos de la transphobie: les femmes transgenres veulent concourir dans leur catégorie, mais se retrouvent très vite bloquées à un certain niveau. Aujourd’hui, la plupart des fédérations considèrent que les femmes transgenres ont un avantage grâce à leur corpulence.
Des solutions ?
Pour lutter contre ces discriminations d’après Charlotte Schwartz et Simon Latournerie, le meilleur moyen serait la sensibilisation dès le plus jeune âge et la formation des personnes travaillant dans le milieu sportif pour prévenir et reconnaître les violences. Une proposition constructive serait de donner aux fédérations un véritable pouvoir disciplinaire sur les personnes commettant des actes de violence sexiste et sexuelle, mais avant cela il faut donner les clés pour reconnaître de telles violences et donc former les principaux acteurs.
Pour la communauté LGBT, la fédération a donc plusieurs pistes de réflexion comme la mise en place d’autres types de vestiaires en plus de ceux habituels (tous genres ou individuels) pour ne mettre personne à l’écart. Pour la question plus spécifique des personnes transgenres, la réflexion de la fédération sportive LGBT+ portant sur l’intégration et la pratique du sport plutôt que sur la performance n’a pas encore trouvé de réponse concluante, bien que certaines compétitions intégrant des femmes transgenres aient montré qu’elles n’étaient pas meilleures que les autres athlètes. Cependant, nous sommes encore loin de l’intégration des femme transgenres dans les plus grandes compétitions sportives.
A l’échelle de la FSEA
Nous ne sommes pas autant impactés par le sexisme dans le sport du fait qu’il y ait à l’origine plus d’étudiantes que d’étudiants en architecture. Mais cela reste un sujet que nous ne prenons pas à la légère sur lequel nous souhaitons nous former et nous questionner, pour aborder la question de la meilleure manière. Pour avancer dans ce sens, l’objectif est de se rapprocher de personnes ou associations qualifiées ou formées sur ces questions de sexisme et de discrimination afin de savoir comment réagir. La table ronde “jeux de genre” nous a permis d’engager une première réflexion sur le sujet. Si vous avez rencontré ces problèmes ou que vous les rencontrez actuellement, n’hésitez pas à nous en faire part.
Rachel – Responsable Développement FSEA
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